David Rome (1910-1996)

drome
Photo par Edward Hillel, 1988

David Rome fut un historien exceptionnel du fait juif au Québec, et un activiste de premier ordre dans les efforts de rapprochement interculturel. Peu d'individus, en effet, ont investi autant d'énergie et ont travaillé avec autant de sincérité à s'assurer que les Québécois d'origine juive voient leur contribution à la société québécoise pleinement reconnue et leur héritage spirituel et culture mis en valeur. Plusieurs générations de chercheurs et d'universitaires, dont une bonne partie de francophones, ont en effet pu bénéficier des conseils et des exhortations de M. Rome, ce à une époque où parfois il n'existait pas d'autres sources documentaires que lui-même. Il laisse derrière lui les fondations sur lesquelles pourra s'ériger une meilleure compréhension de l'héritage juif au Québec.

Né à Vilnius en Lituanie, en 1910, alors une province de l'Empire russe, M. Rome est arrivé au Canada avec sa famille en 1921 pour s'établir à Vancouver. M. Rome s'installait à Montréal à la fin des années trente et devenait en 1942 attaché de presse du Congrès juif canadien. C'est dans ce contexte qu'il appuyait de ses efforts au début des années cinquante la création du Cercle juif de langue française. De 1953 à 1972, il est directeur de la Bibliotheque publique juive, puis devient archiviste du Congrès juif canadien. C'est en cette capacité qu'il devait mettre à contribution sa profonde connaissance à la fois du judaïsme orthodoxe, des premières années de la communauté juive montréalaise, de la culture yiddishophone et de 1'histoire du Québec.

drome2On lui doit dans ce contexte la publication d'un grand nombre d'ouvrages décrivant sous tous les angles possibles l'apport juif à la vie du Québec et à sa culture, dont en 1986 un ouvrage synthèse publié en collaboration avec Jacques Langlais, Juifs et Québécois français: 200 ans d'histoire commune. En 1992, il devait publier dans les mêmes circonstances un recueil de photographies couvrant l'ensemble de sa contribution juive québécoise et intitulé Les Pierres qui parlent.

M. Rome avait reçu en 1987 le titre de chevalier de L'Ordre du Québec et en 1991 le Prix d'excellence des Prix des Communautés culturelles.